Paul Biya, le prince sur le toit du Cameroun
À trente cinq ans au pouvoir, plusieurs tempêtes secouent l’homme qui est sur toit du Cameroun. Le palais d’Etoudi est le lieu où certaines situations ne sont pas maitrisées et le pays est mal dirigé. Très peu de signes sur la démocratie et par ricochet sur la liberté d’expression, aucune réflexion sur l’alternance étant donné que l’opposition camerounaise est maitrisée par le système en place.
Le progrès social à la traine, pour l’heure, c’est la longévité au pouvoir qui est d’actualité. Dans deux ans ce sera les élections présidentielles. Les bases du renouveau de Paul Biya ne sont pas visibles. Au Cameroun, la presse et les médias ne sont pas toujours libres, le régime ne veut pas de confrontations d’idées, d’échanges d’expériences, d’ouverture d’esprit et d’initiatives. Le climat politique n’encourage pas le dialogue comme principe obligatoire. Le gouvernement engage la démocratisation sans l’alternance politique, sans tenir compte de la liberté de presse pilier de toute démocratie, sans garantir la participation à la société publique, sans véritable développement régio-nal, oubliant même des villages, l’éducation, le développement des communautés locales avec une vision claire. Le gouvernement encourage le fanatisme ethnique et religieux pour que certains s’accrochent à leur tribu, à la petite économie de subsistance, au conseil de famille et tribal, d’autres à leur paroisse, à genoux priant Dieu espérant la manne qui tombe du ciel, pour ne pas s’intéresser aux affaires à l’échelle nationale. Au Cameroun on ne donne pas au mot république son sens noble comme nous observons ailleurs, on ne permet pas au peuple de profiter de ses privilèges. Aujourd’hui, les camerounais malgré leur intelligence ne sont pas maîtres de leur existence et de leur destin quoiqu’ils disent.
Avec Paul Biya, le recul du Cameroun est sur tous les fronts, économique, social, aussi bien que culturel et politique y compris au plan moral. Aucun membre du gouvernement ne s’est rendu en Algérie, en Libye ou au Maroc tenir un discours et motiver les jeunes à rentrer au pays. Plusieurs jeunes citoyens camerounais sont morts noyés dans la méditerranée parce qu’ils cherchent une vie meilleure en Europe, certains morts par tortures et d’autres ont encore les séquelles de la longue et pénible traversée du désert. Comment expliquer la misère accablante de la population camerounaise quand le gouvernement Biya ne veut reconnaître son incompétence à répondre aux besoins du peuple, ni même à assumer sa fonction fondamentale? Servir le peuple et lui rendre compte. Depuis octobre dernier, les avocats anglophones font des revendications pour que le prince qui est sur le toit du Cameroun tienne compte de la réalité des régions du Sud-ouest et du Nord-Ouest. Des manifestations de contestations ont été organisées et le régime au lieu d’inviter les leaders sur la table et écouter leurs préoccupations, il préfère lâcher les ninjas des casernes pour molester la population anglophone.
Dr Jean Claude Aimé Nonga